TRANSITION NUMÉRIQUE - INNOVATION - COMPÉTITIVITÉ

Des centres de données au cœur de l’économie numérique… et d’une nouvelle économie de services dans les territoires ?

L’informatique dans le nuage est une réalité désormais utilisée au quotidien pour un usage domestique ou professionnel. Opérateurs de télécommunications, grands champions mondiaux comme Microsoft, Google, Amazon, ou hébergeurs nationaux voire régionaux, tous ces acteurs contribuent désormais à une nouvelle économie de services.
Il nous a paru intéressant d’évoquer une des conséquences en termes d’infrastructure, conséquence de cette transition vécue par l’industrie informatique : le développement des centres de données ou datacenters, et plus particulièrement l’émergence des datacenters de proximité.

Le constat : les entreprises adoptent les services ‘Cloud’

Pour les entreprises et leurs dirigeants, cette économie de services ‘dans le nuage’ est un changement qui pouvait paraitre perturbant il y a encore une dizaine d’années. Ce nouveau modèle de production d’un système d’information implique en effet que ses données, ses applications soient situées… quelque part, en tout cas ailleurs que dans son entreprise.

Avec des réseaux très haut débit (THD) toujours plus performants et moins chers, les serveurs ont pu quitter les entreprises pour se transformer en services innovants, produits dans des datacenters hyper sécurisés, et administrés par un personnel dont la compétence est rare sur le marché.
Cette nouvelle vision du système d’information permet maintenant à toutes les structures d’être rassurées sur la pérennité de leurs données, et d’avoir de nouvelles perspectives en terme de compétitivité ou d’innovation au service de sa production, de son fonctionnement, de ses clients ou de ses prospects.

La part du Cloud dans le marché informatique français atteindra la quasi moitié du marché en 2020.

Toutes les études confirment cette tendance inéluctable : les services informatiques ou télécommunications seront produits en dehors de l’entreprise qui les utilise. Un exemple frappant, l’étude réalisée par Microsoft fin 2012 sur le marché français et communiquée à ses partenaires : la part du Cloud dans le marché informatique français va passer de 7% en 2013, à 18% en 2016, 33% en 2018, 40% en 2019 pour frôler la moitié du marché en 2020. En 2012 déjà, Dell estimait la croissance du Cloud en France à un rythme continu de plus de 70% par an pendant 3 ans. Et Markess International estime que si une PME française sur cinq utilise des solutions IaaS, PaaS ou SaaS en 2012, elles seront une sur trois à le faire dès 2014 !
Parmi les motivations exprimées par les dirigeants, la réduction des coûts d’infrastructure (citée par 75% des DSI) apparait comme le bénéfice le plus logique de la mutualisation de la production dans des centres de données industrialisés. Et 32% des entreprises interrogées évoquent également la pénurie de compétences informatiques comme une des raisons de basculer vers le ‘Cloud’ ou les services hébergés comme le définit Adista.

Au début de cette année 2013, on estimait que plus de 140 datacenters proposaient leurs services en France, dont près de 40% étaient situés en région parisienne (et même 80% si on parle de surface !)

Plus de datacenters… et plus de proximité

Adoptés en masse par les professionnels, ces nouveaux services peuvent être à l’origine d’un cercle vertueux pour l’économie avec le besoin accru de centres de données ou datacenters. Et les récentes actualités (Affaire Snowden, Prism, Patriot Act …) ne font que favoriser cette nécessité de datacenters situés en France.
Critiques pour ce qui est du fonctionnement des entreprises qui les utilisent, ces datacenters nécessitent de hauts niveaux de sécurité, de connectivité, de services et de compétences. Au début de cette année 2013, on estimait que plus de 140 datacenters proposaient leurs services en France, dont près de 40% étaient situés en région parisienne (et même 80% si on parle de surface !). Malgré les tarifs élevés de l’immobilier, cette forte présence des centres de données en région parisienne s’explique à la fois par la proximité des sièges de très nombreuses entreprises, et bien sûr par la connectivité abondante sur le territoire francilien.

Ce vote de l’article L1425-1 du code général des collectivités territoriales a autorisé les collectivités locales à intervenir dans le domaine des infrastructures de communication numériques. Et cette volonté du législateur a généré des bénéfices économiques indéniables, en termes de croissance et d’investissement.

Réseaux THD d’initiative publique et datacenters de proximité

Les réseaux très haut débit d’initiative publique (ou RIP) ont changé cette situation, avec le déploiement par les collectivités d’infrastructures télécommunications très haut débit, basés sur la fibre optique.
La plupart des collectivités locales françaises ont lancé un projet de réseau très haut débit d’initiative publique. Ces RIP sont aussi parfois nommés ROIP, avec le ‘O’ de Ouvert.

Pourquoi ? Ces initiatives de la collectivité étant destinées à renforcer l’attractivité du territoire, ces réseaux sont ouverts à tous les fournisseurs de services, opérateurs ou hébergeurs, qui vont trouver l’usage d’une infrastructure télécommunications très performante pour développer leur modèle économique de fournisseurs d’usages, sans être confronté au besoin insurmontable d’investissement dans sa propre boucle locale THD sur une ville ou un département. Ce vote de l’article L1425-1 du code général des collectivités territoriales a autorisé les collectivités locales à intervenir dans le domaine des infrastructures de communication numériques. Et cette volonté du législateur a généré des bénéfices économiques indéniables, en termes de croissance et d’investissement.

Cette dynamique d’aménagement numérique du territoire a contribué au développement et à l’apparition d’une économie de fournisseurs de service.

Près de 150 RIP sont désormais exploités en France, leur exploitation est désormais passée à un stade industriel, avec un montant des investissements publics privés s’élevant à plus de 3 milliards et 55 000 kms de fibre optique déployés.
Près de 7000 entreprises ont ainsi été connectées par les opérateurs sur ces RIP.
Et comme la France a cette particularité de former de nombreux ingénieurs, de disposer d’une électricité la moins chère d’Europe, cette dynamique d’aménagement numérique du territoire a contribué au développement et à l’apparition d’une économie de fournisseurs de service, basée sur les datacenters et l’exploitation des réseaux THD.

Une nouvelle économie, basée sur les datacenters et l’exploitation des réseaux THD

Adista est un exemple parfait de cette nouvelle économie favorisée par ces circonstances, en passant du statut d’opérateur régional, puis multi régional puis national, en quelques années. La particularité de la stratégie d’Adista est de penser que sans la fibre, le ‘cloud’ n’a pas de sens. Et que les entreprises rechercheront toujours la proximité d’un acteur qui les écoute, comprend leurs besoins et adapte ses solutions.

La réussite des réseaux THD d’initiative publique peut se résumer aux chiffres cités précédemment. Elle peut aussi s’expliquer par l’importance de ces réseaux dans la nouvelle économie. Web 3.0, opticalisation indispensable à la couverture et aux débits attendus avec les réseaux mobiles, e-commerce, télécentres…

Ces circonstances, l’appétence pour les PME de ce nouveau modèle de consommation de leur informatique impliquent également une nécessité cruciale pour les éditeurs de logiciels et entreprises de services du numérique : le changement de business model qu’elles doivent opérer. Ce secteur d’activité représente près de 350 000 salariés en France pour plus de 30 milliards d’Euros du CA. Plus globalement l’économie numérique aurait contribué à créer 700 000 postes dans les 15 dernières années en France. C’est donc un des tout premiers acteurs de notre économie, et surtout un acteur qui génère de la croissance. La part de l’économie numérique en France représente autour de 5% du PIB. Et il représente près du quart de la croissance française selon l’étude « Impact d’Internet sur l’économie française » réalisée par McKinsey ! Ces entreprises sont confrontées à plusieurs défis. Le premier est de transformer une activité basée sur un modèle datant d’une dizaine d’années en une vision services facturés en fonction de la consommation et sans investissement de la part de leur client. Cette transformation implique des infrastructures sécurisées, avec une très bonne connectivité IP. Et si ces infrastructures pouvaient se situer à proximité… dans des datacenters de proximité… Cercle vertueux !

Pourquoi des datacenters « ouverts » « de proximité » ?

C’est tout le sens de cette notion de datacenter de proximité. Accompagner les RIP THD pour la connectivité, dynamiser l’économie locale en proposant leurs infrastructures à la fois aux clients et aux entreprises du numérique, et rester ouverts à tous les acteurs du marché.

Cette mutualisation est nécessaire à un équilibre économique, fait à la fois de coûts d’usages acceptés par les entreprises et de capacité à investir dans des équipements de nouvelle génération.

Cette notion de datacenter de proximité, datacenter mutualisé, datacenter ouvert, a beaucoup de sens dans les régions pour les éditeurs de logiciels, les entreprises du numérique, les hébergeurs, les opérateurs… Il en va même pour certains acteurs de leur pérennité à moyen terme, et ceux-là s’orientent dans une marche forcée pour répondre à l’évolution du marché.
Quant au sens du mot ‘ouverture’, il peut aller jusqu’à la capacité pour un opérateur de livrer sa propre connectivité, pour maitriser toute la chaîne de services jusqu’au client : production des services dans le datacenter et livraison par les réseaux de l’opérateur. Face aux applications vendues comme des services, les entreprises craignent légitimement des temps de réponse non conformes aux attentes de leurs utilisateurs.
Seule l’ouverture d’un datacenter et donc la possibilité pour un opérateur de connecter son backbone sur ses infrastructures dans ce datacenter est apte à répondre à cette crainte.

Ces datacenters ouverts de proximité apparaissent sur le territoire, à l’initiative d’opérateurs privés ou publics. Quand les conditions de disponibilité, de connectivité, de capacité de transit IP sont remplies, ils sont promis au succès. Mais ce succès dépend aussi de leur ‘ouverture’ qui seule peut garantir la mutualisation. Et cette mutualisation est nécessaire à un équilibre économique, fait à la fois de coûts d’usages acceptés par les entreprises et de capacité à investir dans de nouvelles normes ou dans des équipements de nouvelle génération.